Plongée Loisir vs Plongée TEC


1er point, la réserve d’air:



En plongée récréative, l’accès à la surface est possible en tout temps. Avec une vitesse ascensionnelle maximale de 18m/minute, il faut 2 minute et 13 secondes pour atteindre la surface depuis 40 mètres. Une remontée à deux, sur le détendeur de secours du binôme et en condition de stress, nécessitera environ 670l, soit 67 bars sur une bouteille de 10l, 56 bars sur une bouteille de 12l et 45 bars sur une bouteille de 15l. C’est la raison pour laquelle les règles en plongée récréative stipulent qu’il faut commencer le palier de sécurité recommandé à 5 mètres avec une réserve de 70 bars, de manière à conserver suffisamment d’air pour pouvoir réagir à une éventuelle perte de gaz à 40 mètres et faire surface (depuis 50 mètres seule une bouteille de 15l permettrait une remontée à 2)





2ème point, la pression partielle d’oxygène:



En surface, sous une pression de 1bar, l’air respiré contient 21% d’oxygène soit une PPO2 (pression partielle d’oxygène) de 0.21. A 10 mètre (2 bars) la PPO2 est de 0.42, à 20 mètres (3 bars) de 0.63, à 30 mètres (4 bars) de 0.84, etc… La PPO2 maximale admissible en plongée est de 1.4 soit une profondeur maximale de 56 mètres, ramenée pour les plongées à l’air à 50 mètres. D’autres fédération limitent les plongées à l’air à 30 ou 40 mètres. Plonger au-delà de 50 mètres à l’air présente un risque important, pour la sécurité des plongeurs, et n’est plus recommandé.







3ème point, la narcose:



Surnommé « ivresse des profondeurs, la narcose est depuis longtemps connue comme un facteur de risque majeur pour la sécurité des plongeurs. Cette dernière intervient pour la plupart des plongeurs des 30-40 mètres, avec pour effets une diminution des capacités intellectuelles et physiques. Contrairement aux idées reçus, les effets de la narcoses persistent à la remontée et jusqu’à 30 minutes après la fin de la plongée (DAN 2020).







4ème point, la densité du gaz respiré:



A 30 mètres la densité de l’air respiré est multiplié par 4. Plus difficile à inspirer et plus difficile à expirer. Lors d’un effort, le corps réagit par une augmentation de la ventilation avec pour but l’élimination du CO2 produit en excès (on fait un effort, notre corps a besoin de plus d’O2 et produira donc plus de CO2). C’est l’augmentation du taux de CO2 qui déclenche une hyper-ventilation qui favorise le retour à la normale de ce taux et du rythme respiration. A 30 mètres, la perte de la capacité expiratoire, en raison de la densité du gaz respiré, chute de 50%. En cas d’effort ou de stress, avec pour conséquence une augmentation de la fréquence respiratoire, notre corps n’arrivera plus à éliminer suffisamment de CO2, ni à faire baisser son taux. Les conséquences sont un essoufflement persistant et un risque important pour la sécurité des plongeurs.







5ème point, la limite de non décompression:



En plongée récréative, l’accès à la surface doit être garanti en tout temps, avec une vitesse ascensionnelle maximale de 18 mètres par minute. La limite de non décompression ne doit jamais être atteinte, aucun palier obligatoire ne doit être effectué. Une plongée à 50 mètres autorise un temps de fond d’environ 1 minute (au-delà, cette limite sera atteinte), c’est à dite une descente et remontée immédiate.








Conclusion:



Pour résumer, la limite des plongées à l’air se situe entre 30 et 50 mètres. Raison pour laquelle PADI fixe à 30 mètres les plongées récréatives, à 40 mètres la spécialité « Deep » et le brevet TEC 40 et jusqu’à 50 mètres les plongées à décompression, en configuration TEC avec les brevets TEC 45 & TEC 50.





Au-delà de 50 mètres, l’air n’est plus utilisé. Les gaz respirés contiennent de l’hélium, avec les brevets TEC 65 & TEC Trimix. Ils apportent une solution à chacun des points 1 à 5





Ces niveaux ne se veulent pas élitistes. Ils permettent par contre à tout un chacun de plonger en toute sécurité, avec une solide formation et un matériel parfaitement adapté. Jusqu’à 30 & 40 mètres, une bouteille de 12l & respectivement 15l est adaptée. A-delà, une configuration TEC, un bi12 et une(des) bouteille(s) de décompression est(sont) nécessaire(s).


Au Club Subaquatique du Chablais, afin d'optimiser la sécurité de toutes les plongées, nous préconisons l'utilisation du Nitrox jusqu'à 30 mètres et celle du Trimix au-delà de 30 mètres.

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